antennes de radio au Tchad

Pontarlier, le 17 mai 2025. Treize radios privées, dont cinq chrétiennes, risquent de disparaître sous l’effet d’une décision de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA). Avec un délai jugé trop court pour se conformer aux exigences, ces médias essentiels appellent au soutien urgent.

Une mise en conformité sous pression

La Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA) impose aux nouvelles radios privées tchadiennes une mise en exploitation rapide et une stricte conformité aux réglementations avant le 12 juin 2025. Treize stations sont concernées, dont cinq radios chrétiennes qui enrichissent le paysage médiatique et offrent un accompagnement spirituel à des communautés souvent démunies d’autres sources d’information.

Un enjeu de cohésion sociale crucial

Parmi les stations menacées figurent FM Adventiste (N’Djaména), La Vie Nouvelle (Gagal), Koode Kandam (Dourbali), Matchiwala (Baktchoro) et FM Philadelphia (Kélo). Certaines existent depuis plusieurs années, d’autres viennent d’être inaugurées, mais toutes sont confrontées à des défis financiers et administratifs. Face à cette situation, l’association Médias Ebène appelle à la mobilisation pour obtenir un délai supplémentaire et un soutien concret afin que ces radios puissent continuer leur mission essentielle.

Denis Steffen, trésorier de l’association Médias Ébène

Timothee Tsomana au centre de la photo

Légende de l’image: Timothée Tsomana ici au centre, cravate rouge en compagnie des leaders de FOMECAF

Lomé Togo, le 8 mai 2025. C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris, le 8 mai, le décès de notre collègue et ami Timothée Tsomana. Cette perte est d’autant plus douloureuse qu’elle survient seulement vingt jours après celle de son épouse Esther, disparue le 18 avril dernier au CHU de Tokoin. Ce couple laisse derrière lui deux filles adolescentes, âgées de 12 et 15 ans, vers qui se tournent toutes nos pensées et notre compassion.

Nous avons eu le privilège de côtoyer Timothée à travers les séminaires de formation et de renforcement des capacités organisés à Lomé entre 2019 et 2024. En tant que directeur dynamique de l’école de médias « MédiaAfrique », un projet qu’il avait repris après l’initiative d’IBRA radio, il a su impulser une énergie nouvelle dans le domaine de la formation. Plusieurs membres de l’association Médias Ébène ont eu l’opportunité d’intervenir comme professeurs invités dans cette école, au cours de nombreuses sessions.

Par ailleurs, Timothée avait généreusement accepté de contribuer à l’encadrement du Forum des Médias Chrétiens d’Afrique Francophone (FOMECAF), un engagement qu’il avait réaffirmé en décembre dernier, malgré son retrait de « MédiaAfrique ».

Le Conseil d’Administration de l’association Médias Ébène adresse ses plus sincères condoléances à ses filles et à sa famille, qui traverse une épreuve des plus éprouvantes. Que son souvenir demeure vivant dans les projets qu’il a contribué à bâtir et qu’il continue d’inspirer ceux qui l’ont connu.

Pour sa première apparition en Europe, l’association Médias Ebène a choisi de participer à l’événement « La Place » à Paris afin de faire découvrir ses activités au public. Organisé sous l’égide de la Fondation Oïkonomia et du Centre Évangélique, cet événement vise à créer un espace d’échange, de rencontres et de célébration autour des initiatives protestantes évangéliques. Médias Ebène sera représentée durant ces trois jours par les membres de son bureau : Denis Steffen, Christian Gaspoz et Emmanuel Ziehli.

Du jeudi 8 au samedi 10 mai, de 9h30 jusqu’en soirée à partir de 20h00, Médias Ebène prendra part à cet événement aux côtés de plus de 230 exposants. Cette présence stratégique vise à renforcer l’ancrage de l’association dans le paysage protestant français.

La Place 2025 bénéficie du soutien de partenaires majeurs tels que l’Institut Biblique de Nogent, le CNEF Jeunesse et son réseau, le SEL, Portes Ouvertes, les Associations Familiales Protestantes et le CPDH – Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine. Ces collaborations contribuent à enrichir le programme et à garantir un événement à la hauteur des attentes du public.

Rejoindre « La Place »

Du 18 au 21 mars 2025, Gloria Radio a organisé une formation en production radio pour son personnel au Centre Gloria. Cette initiative, dirigée par Monsieur MVONDO Justin et Madame NOUTCHONG Marie Angéline, visait à améliorer la qualité des émissions et à préparer le lancement des programmes de Gloria Radio. Les participants ont bénéficié de modules variés, allant de la conception d’émissions à la gestion du studio, en passant par le marketing digital.

Apport de Médias Ébène

Emmanuel Ziehli, de l’association Médias Ébène, a joué un rôle important en présentant un module sur le marketing des émissions radio. En visioconférence depuis la Suisse, il a souligné l’importance des médias sociaux pour amplifier le message de la radio et a recommandé la création de pages sur diverses plateformes comme YouTube, Facebook, et Instagram. Ses conseils ont été essentiels pour intégrer une stratégie digitale efficace, garantissant ainsi une meilleure visibilité et interaction avec la communauté.

Recommandations et Perspectives

La formation s’est conclue par des recommandations visant à renforcer les capacités de Gloria Radio. Monsieur MVONDO Justin a insisté sur la rédaction d’un rapport de fin de formation et la poursuite de l’accompagnement par les partenaires. Les participants ont exprimé leur satisfaction et leur enthousiasme pour les compétences acquises, prêtes à être mises en pratique pour produire des contenus de qualité et compétitifs.

Gloria Radio est désormais bien équipée pour offrir des programmes attractifs et professionnels, grâce à cette formation enrichissante et aux contributions significatives de tous les acteurs impliqués.

Découvrir la partie pylône de la radio

Illia Djadi en 2023 à Lomé

En marge de la conférence qui se tiendra jeudi 27 mars 2025 à 18h30 à l’Université de Genève, Uni Mail, salle MS150, Illia Djadi, membre de notre association, a été invité à l’émission de la Radio nationale suisse RTS. Il a offert une mise en perspective sur une région qui, pour la première fois, représente « plus de la moitié de tous les décès liés au terrorisme », selon le Global Terror Index (GTI). Le Burkina Faso figure en tête de cet index. L’urgence des actions menées par Médias Ébène à travers les médias, en tant que vecteurs favorisant le vivre ensemble, est plus prégnante que jamais.

Depuis plusieurs années, cette zone traversant l’Afrique d’est en ouest (principalement Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie) connaît une montée inquiétante des groupes djihadistes comme l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM, affilié à Al-Qaïda), et Boko Haram dans le bassin du lac Tchad.

Plusieurs facteurs contribuent à cette situation :

  • La fragilité des États et le manque de contrôle sur de vastes territoires
  • Les crises de gouvernance et l’instabilité politique (coups d’État récents)
  • Les conflits intercommunautaires que les terroristes exploitent
  • La pauvreté et le manque d’opportunités économiques
  • Le changement climatique qui exacerbe les tensions liées aux ressources

Le retrait des forces occidentales (notamment françaises avec la fin de l’opération Barkhane) et les relations tendues avec les organisations régionales ont créé un vide sécuritaire. Parallèlement, l’influence de groupes comme Wagner (maintenant Africa Corps) s’est accrue dans la région.

Cette concentration d’activité terroriste, combinée à l’expansion géographique vers les pays côtiers comme le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire, justifie qu’on puisse considérer le Sahel comme un nouvel épicentre du terrorisme mondial.

Alors que les dirigeants africains se réunissaient récemment à Addis-Abeba pour le sommet de l’Union africaine, le continent est englouti dans une crise sécuritaire croissante qui passe presque inaperçue dans les médias occidentaux. Du Sahel au Soudan, la violence, les insurrections et l’instabilité poussent des millions de personnes au bord du gouffre. C’est une situation que l’Occident ne peut plus se permettre d’ignorer non seulement par devoir moral, mais aussi par intérêt stratégique à long terme. Analyse d’Illia Djadi, membre du leadership de FOMECAF et analyste sénior pour l’ONG Portes Ouvertes à Londres.

Une escalade alarmante de la violence

La propagation des conflits à travers l’Afrique a atteint des proportions inquiétantes. L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale sont devenues des foyers de violence, avec une hausse marquée des insurrections islamistes et des activités terroristes. Le Sahel est désormais le nouvel épicentre du terrorisme mondial, les groupes djihadistes profitant de la faiblesse des États, des frontières poreuses et des griefs locaux pour étendre leur influence. Des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont en pleine tourmente, les civils subissant le poids de la violence.

Des crises humanitaires ignorées

Cette montée des conflits a déclenché des crises humanitaires dévastatrices, notamment au Nigeria, au Soudan et en République démocratique du Congo. Des millions de personnes sont déplacées, des milliers ont été tuées dans des conflits brutaux. Les camps de réfugiés débordent, les violations des droits humains sont omniprésentes, et les organisations d’aide humanitaire sont dépassées par l’ampleur des besoins. Pourtant, malgré cette souffrance humaine immense, la crise ne figure guère sur le radar des décideurs occidentaux.

Des millions de personnes sont déplacées, des milliers ont été tuées dans des conflits brutaux. Les camps de réfugiés débordent, les violations des droits humains sont omniprésentes, et les organisations d’aide humanitaire sont dépassées par l’ampleur des besoins. Pourtant, malgré cette souffrance humaine immense, la crise ne figure guère sur le radar des décideurs occidentaux.

Illia Djadi

Les racines profondes de l’instabilité

Au cœur de cette instabilité se trouvent la mauvaise gouvernance et la fragilité des États. Partout sur le continent, des gouvernements faibles sont incapables de fournir des services de base ou d’assurer la sécurité de leurs populations. La corruption, les luttes politiques internes et l’érosion des normes démocratiques ont rendu les citoyens vulnérables et désabusés. Ce vide de gouvernance a permis aux groupes insurgés de s’implanter, exploitant les frustrations locales pour recruter et étendre leur emprise.

Lorsque l’extrémisme islamiste a pris pied en Syrie et en Irak à partir de 2013, l’Occident a réagi rapidement et avec détermination. Aujourd’hui, alors que des califats islamistes s’établissent en Afrique, il semble y avoir peu d’empressement à intervenir pour les empêcher.

Et maintenant, une inquiétude supplémentaire se profile. Les États-Unis, par exemple, ont laissé entendre qu’ils pourraient réduire l’assistance de l’USAID. Ce serait catastrophique pour des millions de personnes vulnérables. L’aide humanitaire ne sauve pas seulement des vies, elle aide à stabiliser les régions fragiles en offrant éducation, soins de santé et sécurité alimentaire des outils essentiels pour prévenir la radicalisation. Sans ce soutien, le risque d’extrémisme violent augmentera considérablement.

Soldats maliens à Gao en 2013

L’importance d’une réponse occidentale proactive

L’Occident doit reconnaître que la crise africaine n’est pas secondaire à d’autres, comme les guerres en Ukraine et à Gaza—elle a des implications directes pour la sécurité et la stabilité mondiales. L’instabilité en Afrique alimente les réseaux de trafic humain et de drogue qui mènent souvent directement à l’Europe. De plus, à mesure que la violence pousse davantage de personnes à quitter leur foyer, les pressions migratoires sur l’Europe augmenteront inévitablement. Ignorer les causes profondes de ces crises ne fera que créer une nouvelle vague migratoire, que les gouvernements occidentaux tentent désespérément de maîtriser.

L’Occident doit aller au-delà de la rhétorique et s’engager dans des partenariats à long terme qui renforcent les initiatives africaines visant à résoudre les défis en matière de sécurité, de gouvernance et de développement.

Illia Djadi

Il existe encore une opportunité pour un engagement significatif. Le sommet de l’Union africaine offre une plateforme pour que les dirigeants africains tracent un chemin vers la paix et la stabilité, mais ils ne peuvent réussir sans soutien international. L’Occident doit aller au-delà de la rhétorique et s’engager dans des partenariats à long terme qui renforcent les initiatives africaines visant à résoudre les défis en matière de sécurité, de gouvernance et de développement.

Vers une stratégie globale et inclusive

Une stratégie globale est urgemment nécessaire, incluant un engagement diplomatique, une aide au développement et une assistance en matière de sécurité. L’Occident devrait investir dans le renforcement des institutions, soutenir les transitions démocratiques et promouvoir une croissance économique inclusive. Il est tout aussi crucial de s’engager à résoudre les causes profondes des conflits, telles que la pauvreté, les inégalités et le changement climatique.

Ignorer la crise en Afrique n’est plus une option. Le coût de l’inaction se mesurera non seulement en souffrances humaines, mais aussi en instabilité mondiale. L’Occident doit saisir cette chance de soutenir des solutions africaines aux problèmes africains. Une Afrique stable et prospère est dans l’intérêt de tous.

En regardant vers l’avenir, il est essentiel de réfléchir à la manière dont chacun peut contribuer. Soutenir des organisations humanitaires fiables, plaider pour le maintien de l’aide internationale et rester informé de la situation sont des actions concrètes qui peuvent conduire à un changement positif. Aborder ces défis n’est pas seulement une question d’aider l’Afrique c’est œuvrer pour un monde plus sûr et plus équitable pour tous.

Texte librement inspiré de son original en anglais paru le 19 février 2025 dans les colonnes de « The Tablet » sous le titre « The forgotten crises in Africa » avec remerciements.

La radio Koode Kisndam de Dourbali, dans la région du Chari Barguimi, a été officiellement inaugurée le 13 février dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de la radio. Cet événement unique et sans précédent a marqué l’histoire de la localité, qui accueille ainsi sa toute première station de radio.

Dourbali, le 21 février 2025

Les autorités administratives, y compris le gouverneur de la région, ainsi que les autorités traditionnelles et religieuses, étaient présentes aux côtés des habitants de Dourbali pour célébrer cet instrument auquel ils placent tous leurs espoirs pour un développement tant attendu.

La radio Koode Kisndam, installée dans ses propres locaux construits par son promoteur, Moussa Batchaguine, surnommé ici « le pasteur des Bororos », émet sur la fréquence 99.1 FM avec un émetteur de 1000 watts et un pylône de 42 mètres de hauteur. Elle desservira une population cosmopolite et majoritairement musulmane, très attachée à l’oralité et à l’écoute de la radio.

Bien que dédicacée et ouverte au public, Koode Kisndam doit encore relever le défi de compléter ses installations, notamment en installant un paratonnerre pour protéger ses équipements des fréquentes tempêtes électriques dans la région.

Médias Ebène a contribué à ce lancement en offrant une formation complète aux équipes de la radio, couvrant des sujets tels que la gestion rigoureuse des ressources financières, la recherche de fonds, le marketing, l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la création des programmes et l’utilisation du matériel technique. Ces formations ont été confiées à nos bénévoles Christian Gaspoz et Emmanuel Ziehli.

/Les autorités administratives, dont le gouverneur de la région, ainsi que les autorités traditionnelles et religieuses, se sont jointes aux habitants de Dourbali pour célébrer l’inauguration de cette nouvelle radio.

orpailleurs-nyankunde

La Radio Télé Evangile Réconciliation (RTER) est située à Nyankunde, dans la province de l’Ituri, à l’est du Congo. En septembre 2002, le Centre Médical de Nyankunde a subi l’un des plus graves massacres du conflit d’Ituri. Pendant 10 jours, les combattants ngiti de Germain Katanga, connus ensuite sous le nom de FRPI, ont tué à Nyankunde et aux environs au moins 12 000 personnes. La notion de réconciliation propre à la radio que dirige Jean Luc Simbilyabo n’est pas galvaudée. Très récemment, il nous faisait part de cet exemple magistral de « radio intégrale » que nous avons le plaisir de vous partager ici.

La quête de l’or et ses défis

L’histoire de la radio télé Evangile réconciliation (RTER Nyankunde) est étroitement liée à celle des orpailleurs. Ces chercheurs d’or courageux, malgré des conditions difficiles, travaillent sans relâche pour améliorer leur vie et celle de leur communauté, illustrant une solidarité et une résilience exemplaires.

Chaque jour, hommes et femmes partent à la recherche de l’or dans des zones reculées, avec des outils rudimentaires et une détermination sans faille. Sans équipements modernes, leur tâche est compliquée et leur productivité limitée. Néanmoins, ils persistent, non seulement pour subvenir aux besoins de leurs familles, mais aussi pour soutenir des projets locaux, notamment notre station de radio.

La radio comme pilier de la communauté

Leur histoire est remarquable, notamment par leur soutien financier envers notre station, malgré leurs faibles revenus. Ils reconnaissent l’importance d’un média local pour donner une voix à la communauté, informer, éduquer et unir les gens. Ce soutien nous permet de maintenir et d’élargir nos émissions, reliant ainsi leur travail au développement de la région.

En retour, notre radio propose des programmes spécifiques pour aider les orpailleurs, les informant sur la gestion des ressources, les bonnes pratiques en matière de santé et de sécurité, et leurs droits. La radio leur offre une plateforme d’expression et d’échanges, renforçant la solidarité et favorisant des solutions collectives. Les effets sont visibles : les orpailleurs voient désormais leur métier comme une opportunité de transformation.

Un avenir rempli d’espoir

Cependant, les orpailleurs font face à des défis majeurs, notamment l’accès limité aux soins médicaux et aux équipements de protection. Les enfants souffrent de malnutrition et les décès prématurés sont fréquents. Malgré ces épreuves, ils aspirent à un avenir meilleur.

Le soutien des autorités locales à l’exploitation artisanale de l’or offre une alternative à une jeunesse souvent tentée par les groupes armés. Dans l’est de la RDC, cette activité représente un espoir tangible pour des milliers de familles.

Avec un meilleur accompagnement, les orpailleurs pourraient augmenter leur production et leur impact positif sur la communauté, transformant ainsi leur vie et renforçant des projets locaux comme notre radio. Leur courage et détermination, avec un soutien adapté, ouvrent la voie à un avenir où chacun contribue au développement collectif, bâtissant un monde meilleur pour les générations futures.

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Jean Luc Simbilyabo, directeur de la Radio Télé Évangile et Réconciliation de Nyankunde lors du premier séminaire de formation organisé à Lomé en 2019.

Pontarlier, le 27 décembre 2024. Début décembre, les associations « Comité de Soutien à l’Enfance de Lomé » (CSEL) et « Médias Ebène » ont signé un accord concernant la reprise administrative et financière du projet « Les Enfants de la Plage », initié par Médias Ebène en 2019 à Lomé. Cet accord inclut également une nouvelle collaboration sur le terrain, effective à partir de 2025, pour le bénéfice des enfants des rues à Lomé. Explications.

Un projet né en 2019 prend une nouvelle dimension

Lancé en janvier 2019, lors du premier séminaire de transfert de connaissances intitulé Lomé1, ce projet concernait initialement une dizaine d’enfants vivant sur la plage, près du quartier de Kodjoviakopé, à quelques dizaines de mètres de la frontière du Ghana. Médias Ebène soutenait la famille d’Haruna et Essenam Gotoechan, leur permettant de libérer du temps pour des visites et un repas mensuel. En décembre dernier, 237 repas ont été distribués, démontrant ainsi l’ampleur croissante du projet.

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14 décembre 2024, 237 repas ont été donnés à la plage de Lomé

Une collaboration stratégique pour maximiser l’impact

Cependant, la prise en charge d’enfants de la rue ne rentrant pas dans les objectifs de l’association Médias Ebène, qui s’est spécialisée dans « l’aide au développement de médias en francophonie africaine », celle-ci a déposé une demande d’autorisation pour délivrer des reçus fiscaux. Dans ce contexte, Médias Ebène s’est rapprochée du CSEL à Paris en 2024, pour demander s’ils pouvaient recevoir des dons en faveur des enfants et les rediriger vers l’association gérant le travail sur le terrain à Lomé. Un accord a été signé le 1er décembre, permettant un premier échange d’expériences fructueux. Il est à noter que le CSEL délivre déjà des reçus fiscaux pour les résidents français.

Gérard Yovo, coordinateur du CAJED et les enfants du foyer

Évaluation du travail sur le terrain : Une synergie évidente

Les retombées sur le terrain sont très positives. Le CSEL finance le « Comité d’Aide aux Jeunes en Difficulté » (CAJED), créé en 1996 à Lomé, qui se concentre principalement sur les jeunes « de la rue ». Le CAJED dispose de deux centres de prise en charge, dont un foyer, et réalise des maraudes ainsi qu’un travail social important, y compris auprès des familles des enfants lorsque celles-ci existent. Lors d’une récente visite, les envoyés de Médias Ebène ont pu évaluer la qualité du travail effectué et identifier de nombreuses synergies potentielles avec le projet « Les Enfants de la Plage ». Messieurs Yovo pour le CAJED et Gotoechan pour « Les Enfants de la Plage » ont mutuellement apprécié leurs actions et reconnu les valeurs humanitaires communes à leurs interventions.

À gauche Gérard Yovo coordinateur du CAJED et Haruna Gotoechan coordinateur des « Enfants de la Plage ».

Nouveaux bénéfices pour les donateurs

Pour les donateurs actuels de Médias Ebène spécifiquement engagés pour « Les Enfants de la Plage », il est nécessaire de mettre à jour les coordonnées bancaires (merci de bien vouloir les demander ici) Les dons seront désormais dirigés vers le CSEL à Paris, qui les transférera à Lomé. Les donateurs français bénéficieront ainsi d’un reçu fiscal pour les dons effectués en 2025. Malheureusement, cette défiscalisation n’est pas possible pour les donateurs suisses. Médias Ebène se réjouit de cette évolution, en particulier des synergies importantes qui se dégagent tant en Europe qu’au Togo. La situation des enfants de Lomé se dégradant, cette mise en commun des énergies est tout à leur bénéfice.

En savoir plus sur le Comité de Soutien à l’Enfance de Lomé » (CSEL)

En savoir plus sur le Comité d’Aide aux Jeunes en Difficulté (CAJED)

Demander les coordonnées bancaires du CSEL (formulaires)

Lomé, le 12 décembre 2024. Le séminaire des médias béninois sur le thème « Médias et nouvelles technologies » s’est terminé après trois jours d’activités intenses à Elona House, Porto-Novo. Organisé du 10 au 12 décembre 2024, l’événement a réuni une cinquantaine de professionnels des médias – journalistes, techniciens de son, responsables marketing et administrateurs de radio – pour explorer les opportunités offertes par les évolutions technologiques, notamment l’Intelligence Artificielle (IA).

 Une formation pour s’adapter à l’ère numérique

Cette initiative du FOMECAF visait à doter les participants des outils nécessaires pour s’adapter aux transformations technologiques actuelles. Les conférences et ateliers ont abordé les usages pratiques de l’IA dans les médias, la production de contenus et la gestion optimisée des ressources. Les experts ont insisté sur l’intégration éthique de cette technologie, tout en répondant aux préoccupations des acteurs.

 Ateliers pratiques et sessions enrichissantes

Les ateliers pratiques ont offert des démonstrations sur l’utilisation de l’IA, notamment en gestion de contenus. L’atelier « Marketing et Mobilisation de fonds » a fourni des outils pour valoriser les médias et mobiliser les ressources nécessaires, tandis que l’atelier son a instruit les participants sur les pratiques en studio et en live.

Le panel des experts avec de gauche à droite Néhémie Kpétéré, Dr. Augustin Ahoga, Emmanuel Ziehli et Jonathan Darboux.

Une nouvelle ère pour les médias béninois?

Ce séminaire a été une opportunité de renforcement des capacités pour les médias béninois. Grâce aux connaissances acquises, ils pourront intégrer des technologies comme l’IA, améliorer leur productivité et continuer à influencer leur communauté. Porto 2024 restera un tournant vers une nouvelle approche des médias, alliant tradition et innovation.

Andrea Luzi a dirigé une master classe sur les technologies du son

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Pour Médias Ebène, c’était une occasion supplémentaire de rencontrer de nombreux médias et de proposer les contenus radio de nos partenaires. C’était également une opportunité unique d’évaluer les besoins et les contraintes des médias francophones en Afrique.